La Pologne va se retirer du traité européen sur les violences faites aux femmes
La Pologne compte sortir du traité européen sur les violences faites aux femmes, estimant qu’il va à l’encontre des droits des parents en demandant aux écoles d’enseigner l’égalité homme-femme, a indiqué samedi le ministre polonais de la Justice.
La Pologne entend sortir de la Convention d’Istanbul, un traité européen sur les violences faites aux femmes, a indiqué samedi 25 juillet le ministre polonais de la Justice. Zbigniew Ziobro a dit lors d’une conférence de presse que son ministère allait demander lundi au ministère des Familles d’entamer une procédure de retrait de ce traité.
« Il contient des éléments de nature idéologique, que nous considérons comme nuisibles », a déclaré le ministre. Le parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir en Pologne, est proche de l’Église catholique et promeut une politique social-conservatrice.
L’hostilité envers les droits des homosexuels a été l’un des principaux thèmes d’Andrzej Duda lors de sa campagne pour un second mandat présidentiel à la tête de la Pologne.
Manifestations à Varsovie et dans plusieurs villes
Vendredi, des milliers de personnes, dont une majorité de femmes, ont manifesté à Varsovie et dans d’autres villes contre le projet de sortie du traité. « L’objectif est de légaliser les violences domestiques », a déclaré vendredi Magdalena Lempart, l’une des organisatrices de la manifestation à Varsovie.
Les manifestantes et manifestants, venus à l’appel de diverses organisations féministes, se sont rassemblés devant le siège d’une ONG de recherche et de lobbying en faveur de « l’identité culturelle », accusée souvent de défendre le « fondamentalisme religieux » catholique, avant de marcher vers le siège du ministère du Travail.
« Stop à la violence contre les femmes », ont-ils crié, en brandissant des pancartes « La grève des femmes ». Certains manifestants portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Le PiS est l’enfer des femmes ».
La Pologne a signé en 2012 et ratifié trois ans plus tard la Convention d’Istanbul, à l’époque où ce pays était gouverné par une coalition centriste. L’actuel ministre polonais de la Justice l’avait alors considérée comme « une invention, une création féministe qui vise à justifier l’idéologie gay ».