Les critiques disent qu’Avatar est « stupide » mais reste spectaculaire

Ecrit par Elodie Martin 21 décembre 2022

Avatar se porte bien dans les salles de cinéma françaises, certains critiques trouvant son aspect visuel impressionnant tandis que d’autres trouvent que le scénario du film laisse à désirer.

Mercredi dernier, Avatar a généré 2,7 milliards de dollars au box-office selon les experts du secteur. Jérôme Garcin de La Tribune rapporte que c’est le signe d’un grand succès pour le réalisateur James Cameron et son équipe. Le film suit les mêmes personnages que dans les épisodes précédents mais le conflit sous-marin entre les humains et les avatars Na’Vi se poursuit. Il s’agit d’un message important sur la façon dont nous devrions accueillir les réfugiés et mélanger les races, selon la vision de la société de Cameron.

Pour Xavier Leherpeur, c’est spectaculaire, mais c’est ridicule.

On a jugé que c’était trop lorsque les Schtroumpfs étaient présentés en train de plonger dans une piscine dans le premier épisode. Le réalisateur a dû récapituler les intrigues avec de l’action par le biais de flashbacks.

James Cameron a annoncé qu’il allait réaliser cinq nouveaux films. Il affirme que c’est parce qu’il a déjà recyclé ses films précédents pour en faire un nouveau scénario. « Ils sont tous cités », a déclaré M. Cameron, « Nous avons Titanic, nous avons le deuxième épisode de la saga Alien. Nous avons même un petit clin d’œil à Terminator, et nous avons Abyss. » Ainsi, selon M. Cameron, il n’était pas nécessaire pour lui de créer de nouveaux films à partir de rien pour ne pas recycler de vieilles idées…

L’auteur a été déçu par les clichés présents dans l’histoire. Il a noté que « nous avons un vrai film sur le conflit père-fils ». Il s’agit d’une version américanisée de la psychanalyse et de thèmes lourds, ce qui rend le film difficile à comprendre pour le public. Tous les personnages ont une forte rivalité envers leur père, ce qui rend le film très intense.

Xavier Leherpeur critique le discours écologique du film et le trouve incohérent avec la façon dont il a été produit. Il affirme que si l’homme nous dit qu’il faut respecter la nature, il détruit en fait la moitié d’une forêt amazonienne pendant la production. En termes d’émissions de carbone, l’utilisation d’ordinateurs pour la réalisation d’un film consomme beaucoup d’énergie ; ainsi, malgré son message sur le respect de la nature, son film n’adhère pas du tout à l’écologie en tant que concept.

D’une part, il a été impressionné par la mise en scène en ce qui concerne la façon dont les scènes ont été écrites pour provoquer des boucles et des renversements. « C’est vraiment bien fait en ce qui concerne la mise en scène », a-t-il déclaré. « Toutes les scènes sont montées de manière à ce que l’on puisse voir les gens faire des allers-retours, se retourner, plonger dans l’eau, etc. ». Cependant, il a trouvé étrange que quelqu’un ait envie d’aller faire pipi pendant la projection d’un film, car aucun soulagement réel n’est représenté à l’écran.

Pour Sophie Avon, un film simple et dénué de niaiserie.

Le critique estime que l’aspect visuel du film est très réussi ; « Il y a un grand déploiement de compétences et de talent. Enfin, il me semble que cela ne pourrait que me convenir, vu l’argent que ce film a coûté – je ne sais combien de centaines de millions. »

Le film souffre d’un manque de substance. « Une fois que l’on a mis de côté la technique, que reste-t-il ? C’est juste l’histoire de deux personnes très minces, sans véritable enjeu.  » Elle poursuit : « J’entends dire que c’est poétique et unique, mais franchement, on peut voir ce même type de choses dans la nature. »

Pour elle, ce film est basé sur un imaginaire conventionnel. Cela signifie qu’il ne s’éloigne pas trop de ce qui a été fait auparavant.

Eric Neuhoff n’a été convaincu par rien.

Le journaliste du Figaro n’a pas été intéressé par le scénario présenté par son employeur. Il a trouvé que c’était un cliché et qu’il n’y avait pas d’action. La technologie 3D utilisée au début de la présentation semblait étonnante, mais après une quinzaine de minutes, il a trouvé qu’elle était moins impressionnante que ce qui avait été montré dans le premier épisode. Les acteurs faisaient également un mauvais travail en ayant l’air laid et en portant trop de Curaçao (une liqueur d’orange).

Il estime qu' »Avatar » reste un film très cher et de grande valeur, même s’il ne dure qu’un après-midi. Il estime que le film ne se termine pas de manière satisfaisante et qu’il aurait pu être prolongé.

Jean-Marc Lalanne tient à défendre ce film qui l’a impressionné.

Le critique estime que l’ambition de Cameron est impressionnante et il veut encore défendre le film : « J’ai été impressionné par l’ambition de Cameron de réaliser un blockbuster en 3D. Ce qui m’étonne dans ce film, c’est tout ce qu’il a accompli tout seul, sans l’aide d’autres personnes. Quand on met des lunettes, on a soudain l’impression de revenir à une tradition dépassée, à l’époque où les films étaient réalisés selon des méthodes traditionnelles. »

Pour M. Smith, « It » est un film original : son histoire est un classique du cinéma et il se démarque des blockbusters en compétition – qui sont des films de Marvel basés sur des séries télévisées avec de multiples intrigues qui bifurquent – en imposant un sens du classicisme à son récit. Malgré le système actuel des studios d’Hollywood, où les productions visent souvent le réalisme plutôt que l’art, j’admire suffisamment cette ambition pour accorder mon attention à « It ». »

Il a trouvé le film vraiment fou en raison de sa 3D et de ses mouvements fluides. Il a expliqué qu’il y a également une variation dans la façon dont les images défilent, ainsi que la plongée de la moitié de l’histoire sous l’eau. Et il a continué à trouver cela stupéfiant même après l’avoir vu plusieurs fois.

Il trouve le film moins puissant que son prédécesseur dans sa capacité à représenter les problèmes mondiaux, mais il est tout de même impressionné par celui-ci. Il remarque que si le premier film avait plus de punch, celui-ci a une plus grande capacité de narration.