Interview d’Antonio Pinho – le domaine Tsallin

Ecrit par Sylvain Castaut 18 mars 2021

Voici l’interview d’Antonio Pinho qui présente son domaine viticole dans le Valais, mais aussi sa passion pour son métier. Toute l’année, Antonio prend soin de ses vignes et répond à une méthode de travail aux saveurs de l’excellence. Ses vins ont d’ailleurs su toucher les papilles aiguisées des plus grands sommeliers. Découvrez sans plus attendre un portrait inspirant où le vin est le fil conducteur.

Pouvez-vous nous parler de vos vignes ?

Notre cave se situe à Vétroz et nos vignes sont disséminées dans les plus prestigieux vignobles du Valais, de Leytron à Sierre. La particularité de notre domaine viticole demeure dans l’âge de nos vignes. La plupart sont principalement constituées de vieilles vignes, de 45 à 80 ans. Les rendements sont donc plus faibles. En revanche, les vins se révèlent particulièrement aromatiques et expressifs. Ils se démarquent grâce à leur expression et éveillent les papilles de nos clients avec succès.

D’où vous vient l’envie de devenir viticulteur ?

Mon grand-père était un véritable passionné. Il faisait du vin et c’est lui qui m’a tout appris dès mon plus jeune âge dans mon pays natal le Portugal. À mon arrivée en Suisse, j’ai loué des vignes afin de produire du raisin et de le revendre à des coopératives viticoles. Ayant des vignes de très bonne qualité, j’ai décidé de revenir à l’amour de mon enfance et de créer mes vins en ouvrant ma propre cave. J’avais envie de saisir l’opportunité qui s’offrait à moi : exploiter des vignes qui donnent de grands vins. Finalement, j’ai pris conscience que j’ai toujours su où étaient ma place et mon rôle dans la viticulture.

Quels sont les avantages et les limites de votre métier ?

Je dirais que de travailler avec la nature et de sublimer ses cadeaux fait partie des principaux avantages. La nature nous donne toutes les chances de magnifier ce qu’elle nous offre. Je lui dois le meilleur étant donné la richesse naturelle à portée de nos mains. Par ailleurs, le travail à taille humaine rend mon métier vraiment passionnant et valorisant.

Alors que la nature est notre source d’inspiration, nous sommes également totalement dépendants de sa puissance et de ses caprices. La météo, les saisons, les cycles jouent un rôle indispensable dans la fabrication de nos vins, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

Quelle est votre plus grande fierté ?

Ma plus grande fierté reste avant tout la fidélité de nos clients qui s’illustre dans leur confiance et leur amour qu’ils portent pour nos vins. Il s’agit d’une véritable source de motivation qui nous donne encore plus envie de nous battre pour faire perdurer notre jeune et prometteuse cave.
Tout ce que nous entreprenons est lié à la satisfaction de notre clientèle, c’est notre plus principal moteur. Nous sommes très heureux de proposer des vins de haute qualité et de donner de la saveur aux moments de partage.

Comment vivez-vous cette crise de la Covid ?

La crise de la Covid-19 frappe de plein fouet notre métier, mais grâce aux partenaires fidèles comme Manor ainsi que toutes les épiceries fines qui nous ont soutenues, nous tenons bon. Je tiens aussi à remercier l’État pour les aides octroyées qui permettent de garantir la gestion des employés ainsi que l’organisation générale de la cave en elle-même.

Comment votre activité est impactée par le Covid ?

Nous avons été très impactés par la crise dès lors que le monde de la restauration a été contraint de fermer ses portes. Plus aucune commande n’a été passée chez ces clients en direct ou chez nos grossistes distributeurs en restauration.

Nous avons dû nous réorganiser afin de toucher directement le client dans le retail. En effet, si celui-ci venait à en pâtir, nos emplois et notre exploitation seraient directement menacés. Nous avons aussi refait notre site web afin que les clients puissent acheter nos vins directement à la cave.

De plus, comme nous travaillons la terre nous ne pouvons pas arrêter de façonner nos vignes. Celles-ci poussent sans se soucier de la crise. Ce que la terre nous donne nous met aussi en danger, car si nous ne pouvons pas vendre le fruit de notre travail, cela reviendrait à nous donner une double peine.

Alors que les viticulteurs dépendent de tout un écosystème, les conséquences de la Covid-19 ont été sans précédent. Les ventes ont bien entendu chuté avec leur clientèle de restaurateurs. L’annulation des manifestations régionales représente également un manque conséquent pour les viticulteurs. Heureusement, la Covid-19 n’a pas altéré la qualité des vins produits en Suisse et plus particulièrement en Valais. On note également une augmentation de la consommation par la clientèle privée de manière générale.