Formation continue : un levier stratégique pour les PME suisses
La formation continue en entreprise est devenue un levier stratégique pour les PME suisses. Elle favorise le développement des compétences, améliore la productivité et soutient l’attractivité de l’entreprise sur un marché du travail compétitif. Cet article présente les principaux enjeux de la formation continue, les obligations légales éventuelles et les solutions pour mettre en place un dispositif efficace adapté aux réalités des petites et moyennes entreprises.
Cadre légal de la formation continue en Suisse
La formation continue est régie par la Loi sur la formation continue (LFCo), entrée en vigueur en 2017, qui vise à promouvoir l’accès à la formation pour tous, soutenir la compétitivité et garantir l’adaptabilité des travailleurs. Les entreprises n’ont pas toujours l’obligation d’offrir des formations, sauf si cela est prévu par une convention collective de travail (CCT) ou par des dispositions spécifiques, par exemple dans le domaine de la sécurité au travail. Pour les PME, ces obligations doivent être mises en cohérence avec leurs obligations comptables et leurs processus internes afin de documenter les actions de formation en cas de contrôle.
Bénéfices pour les PME
Investir dans la formation continue permet d’augmenter la productivité et de fidéliser les collaborateurs. Les employés perçoivent l’investissement dans leur développement comme un signal positif, ce qui réduit le turnover et les coûts de recrutement. La formation favorise également l’innovation et l’adaptation aux évolutions du marché, notamment lors de changements technologiques ou réglementaires. Elle contribue ainsi à limiter les effets d’un turnover trop élevé qui fragiliserait l’organisation.
Pour les PME, il s’agit aussi d’une manière de rester compétitives dans un contexte où la réglementation, la fiscalité et les obligations administratives évoluent rapidement, comme l’illustre la réglementation PME Suisse 2025 qui incite à développer les compétences pour anticiper les transformations du marché.
Financement et aides disponibles
Plusieurs cantons offrent des soutiens financiers ou des chèques formation pour aider les employés et les entreprises à financer la montée en compétences. Certaines associations professionnelles et chambres de commerce proposent des programmes subventionnés. Les frais de formation peuvent être déductibles fiscalement lorsqu’ils sont nécessaires à l’exercice de l’activité professionnelle, ce qui contribue à optimiser la gestion de la trésorerie et à planifier les budgets formation sur plusieurs exercices.
Dans le cadre des CCT, il est fréquent que des fonds paritaires financent une partie des coûts. Les employeurs qui cotisent à ces fonds peuvent demander un remboursement partiel des frais de cours et des salaires versés pendant la formation. Il est donc recommandé de vérifier les dispositions applicables à la branche pour optimiser le budget, au même titre que les déclarations fiscales et TVA font partie du pilotage global des charges.
Mettre en place un plan de formation
Pour les PME, l’élaboration d’un plan structuré facilite le suivi des actions et leur efficacité. Il recense les besoins en compétences, définit les priorités et planifie les actions sur l’année. Les logiciels de gestion RH ou intégrés aux logiciels de comptabilité peuvent être utilisés pour automatiser le suivi, archiver les attestations et relier les dépenses aux centres de coûts.
- Identifier les besoins de formation en fonction de la stratégie et des objectifs de l’entreprise.
- Classer les formations par ordre de priorité : obligatoires, techniques, managériales, développement personnel.
- Déterminer les modalités : présentiel, e-learning, coaching, ateliers collectifs.
- Prévoir un budget annuel et rechercher des aides cantonales ou sectorielles.
- Suivre les participations et évaluer les résultats pour ajuster le plan les années suivantes.
Digitalisation et nouveaux formats
Les technologies d’apprentissage en ligne permettent aux PME de réduire les coûts logistiques et d’offrir un accès flexible à la formation. Les modules de micro-learning et les webinaires facilitent la mise à jour régulière des compétences, notamment lors de changements réglementaires ou comptables, comme ceux qui nécessitent des ajustements dans la révision des comptes. Les outils numériques permettent aussi d’automatiser la collecte de feedback et de mesurer l’efficacité des formations en temps réel.
Suivi et indicateurs de performance
Pour mesurer l’impact, il est utile de définir des indicateurs : taux de participation, satisfaction, application des acquis et évolution des performances. Les résultats peuvent être intégrés dans les rapports financiers ou lors de l’analyse de trésorerie afin de piloter les budgets et démontrer le retour sur investissement.
Checklist pour PME
- Analyser régulièrement les besoins de formation et les mettre en lien avec les objectifs stratégiques.
- Vérifier les obligations légales et conventionnelles, notamment pour les secteurs réglementés.
- Établir un budget annuel et rechercher les aides cantonales disponibles.
- Utiliser des solutions numériques pour centraliser le suivi des formations et des coûts.
- Documenter les actions pour prouver la conformité lors d’audits ou de contrôles.
- Réévaluer le plan chaque année en fonction des résultats et des évolutions de marché.