Absences maladie et maternité, obligations légales des PME
En Suisse, la gestion des absences liées à la maladie ou à la maternité représente un enjeu majeur pour les petites et moyennes entreprises. Ces situations touchent directement la relation contractuelle entre employeur et salarié et ont un impact significatif sur la planification des ressources humaines, la continuité des activités et les finances de l’entreprise. Le Code des obligations, la Loi sur le travail ainsi que les assurances sociales définissent les droits et devoirs de chaque partie. En 2025, les règles qui encadrent le maintien du salaire, la protection contre le licenciement ou encore l’indemnisation en cas d’absence restent des piliers de la législation suisse du travail. Pour les PME, bien comprendre ces obligations légales permet d’assurer la conformité, de réduire les risques juridiques et de préserver un climat de confiance avec les employés.
Le cadre légal des absences maladie
Lorsqu’un salarié tombe malade, la loi prévoit différentes protections destinées à garantir ses droits tout en imposant des obligations à l’employeur. Pour les PME, cela implique une gestion administrative et financière adaptée, car une absence peut désorganiser une petite structure plus rapidement qu’une grande entreprise.
Cette vigilance s’inscrit dans un contexte plus large marqué par la réglementation PME en Suisse en 2025.
Droit au maintien du salaire
Le Code des obligations, à l’article 324a, impose à l’employeur de continuer à verser le salaire lorsque l’employé est empêché de travailler sans faute de sa part, notamment en cas de maladie. La durée de ce maintien dépend de l’ancienneté du salarié et varie en fonction des barèmes établis par la jurisprudence dans chaque canton. En pratique, un salarié bénéficie généralement de trois semaines de salaire payé dès la première année de service, puis de plusieurs mois à mesure que l’ancienneté augmente.
Exemple simplifié basé sur les barèmes :
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1re année de service : environ 3 semaines
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2e année à 5e année : environ 2 à 3 mois
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plus de 10 ans : jusqu’à 6 mois
Pour les PME, ce système peut représenter une charge importante, en particulier lorsqu’un salarié clé est absent sur une longue durée.
Une fiduciaire spécialisée en gestion RH et comptabilité peut aider à sécuriser ce processus.
Assurance perte de gain maladie
Afin de réduire le risque financier, de nombreuses entreprises souscrivent une assurance perte de gain maladie (APG maladie). Cette assurance prend en charge une partie du salaire de l’employé malade après une période de carence, généralement comprise entre 30 et 60 jours. Elle permet ainsi à la PME de limiter son exposition financière tout en garantissant au salarié un revenu stable pendant son absence. Les primes sont en général partagées entre employeur et employé, ce qui constitue une solution équilibrée.
Protection contre le licenciement
Le droit suisse protège les salariés en incapacité de travail contre le licenciement. Cette période de protection, appelée délai de protection, dépend de l’ancienneté :
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30 jours pendant la première année de service
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90 jours de la 2e à la 5e année
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180 jours dès la 6e année
Cela signifie qu’une PME ne peut pas résilier un contrat tant que le salarié est dans sa période de protection. Cette règle vise à éviter que les personnes malades ne soient privées de revenus et de couverture sociale au moment où elles en ont le plus besoin.
Le cadre légal des absences maternité
La maternité est un autre domaine où la loi impose des obligations claires aux employeurs. Les dispositions concernent à la fois la durée du congé, le montant de l’indemnisation et la protection contre le licenciement.
Congé maternité et indemnisation
Depuis 2005, la Suisse prévoit un congé maternité indemnisé de 14 semaines minimum. La mère a droit à 80 % du revenu moyen perçu avant l’accouchement, avec un plafond fixé à 220 francs par jour. Certaines conventions collectives ou entreprises prévoient des conditions plus avantageuses, comme un congé plus long ou un maintien du salaire à 100 %.
Les indemnités sont financées par l’assurance pour perte de gain (APG), à laquelle toutes les entreprises cotisent. Les PME doivent donc simplement s’assurer que la salariée concernée dépose les documents nécessaires auprès de la caisse de compensation.
Ce mécanisme s’appuie sur les principes exposés dans les obligations comptables des PME en Suisse, car les employeurs doivent garantir une bonne traçabilité des déclarations.
Protection contre le licenciement
La salariée enceinte bénéficie d’une protection contre le licenciement pendant toute la grossesse et jusqu’à 16 semaines après l’accouchement. Un licenciement notifié durant cette période est nul. Pour une PME, cela implique une obligation de planification, car le retour de la salariée ne peut être anticipé que dans le respect de ces délais.
Organisation et planification pour les PME
L’absence liée à une maternité nécessite une réorganisation des tâches, surtout dans les petites entreprises où chaque poste est essentiel. Les options les plus courantes incluent :
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le recrutement temporaire d’un remplaçant
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la redistribution des tâches entre les employés restants
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l’adaptation temporaire des objectifs de production ou de service
Une bonne communication interne permet de limiter l’impact de l’absence sur l’activité et de maintenir la motivation des équipes.
Dans ce contexte, la digitalisation des services PME en Suisse constitue un levier utile pour améliorer la planification.
Cas particuliers et compléments légaux
Certaines situations particulières doivent aussi être prises en compte par les PME. Elles concernent par exemple les absences liées à la maternité prolongée pour raison médicale, les absences liées au congé paternité ou encore le cas des indépendants.
Congé paternité
Depuis 2021, la Suisse accorde un congé paternité de deux semaines, indemnisées à 80 % du revenu moyen, financées par l’APG. Bien que plus court que le congé maternité, ce droit doit être respecté par toutes les entreprises.
Congés liés à des raisons familiales
Le Code des obligations prévoit que les salariés ont droit à un congé payé de courte durée pour s’occuper d’un enfant malade ou d’un proche. Cette disposition, souvent méconnue, concerne directement les PME, qui doivent organiser le remplacement temporaire du collaborateur.
Sa mise en œuvre est à relier à la gestion des salaires en Suisse, qui centralise ces éléments dans le calcul global.
Travailleuses indépendantes
Les femmes indépendantes cotisent également à l’AVS et à l’APG, ce qui leur ouvre droit à une indemnisation en cas de maternité. Les règles sont similaires à celles des salariées.
Tableau récapitulatif des obligations maladie et maternité
Situation | Droits du salarié | Obligations de la PME |
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Maladie (court terme) | Maintien du salaire selon ancienneté | Verser le salaire ou activer l’assurance |
Maladie (long terme) | Indemnités via assurance perte de gain | Cotiser à l’APG maladie si souscrite |
Congé maternité | 14 semaines indemnisées à 80 %, max 220 CHF/jour | Transmettre les documents à la caisse |
Grossesse et post-partum | Protection contre le licenciement | Maintenir le contrat pendant la période |
Congé paternité | 2 semaines indemnisées à 80 % | Accorder le congé demandé par le salarié |
Stratégies pour les PME face aux absences
La gestion des absences ne doit pas être vue uniquement comme une contrainte, mais comme un processus à intégrer dans l’organisation globale de l’entreprise.
Anticipation financière
L’inclusion des absences dans la planification budgétaire permet de limiter l’impact sur la trésorerie. Les PME doivent estimer le coût des absences potentielles et, si nécessaire, souscrire une assurance perte de gain adaptée.
Des outils comme la comptabilité simplifiée ou ordinaire selon les règles suisses permettent de mieux gérer ces aspects.
Communication et transparence
Informer les équipes en amont et organiser une redistribution des tâches réduit les tensions internes. Une PME qui adopte une politique claire en matière d’absences gagne en stabilité et en confiance auprès de ses collaborateurs.
Appui externe
Les fiduciaires, associations professionnelles et conseillers RH peuvent aider les PME à gérer la complexité des absences légales. Ils assurent aussi une veille juridique utile pour rester à jour.
Les spécialistes peuvent également fournir un appui sur des aspects connexes comme la TVA en Suisse et ses déclarations ou encore la gestion des devises en PME exportatrice.
Enfin, l’ensemble de ces démarches doit se faire en conformité avec la loi sur la protection des données entrée en vigueur en 2023.
Synthèse pratique
Les absences pour maladie et maternité en Suisse sont encadrées par un dispositif clair qui équilibre la protection des salariés et les responsabilités des employeurs. Pour les PME, l’enjeu consiste à combiner respect des obligations légales et maintien de l’activité. Les outils disponibles sont multiples : assurance perte de gain, planification interne, communication transparente et accompagnement par des partenaires spécialisés. Une PME bien préparée peut transformer ces obligations en opportunité de renforcer la confiance et la cohésion avec ses employés.