Salaire ou dividendes pour les dirigeants en Suisse
En Suisse, la question de la rémunération des dirigeants, en particulier des administrateurs-actionnaires de PME, est stratégique. Doit-on privilégier le versement d’un salaire ou opter pour une distribution de dividendes ? Chaque solution a des implications fiscales, sociales et patrimoniales qui peuvent influencer fortement la charge globale pour l’entreprise et la protection personnelle du dirigeant.
Ce choix s’inscrit dans un environnement réglementaire complexe où les dirigeants doivent aussi prendre en compte la réglementation PME Suisse 2025 : les nouvelles obligations et opportunités pour votre entreprise et adapter leur planification fiscale aux spécificités cantonales.
Comprendre la rémunération par salaire
Le salaire constitue la rémunération classique d’un dirigeant. Il s’agit d’un revenu d’activité dépendante, soumis à la fois à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales obligatoires.
Dans une Société Anonyme (SA) en Suisse, par exemple, le versement d’un salaire régulier au dirigeant est une pratique courante, car il permet de justifier la charge vis-à-vis des autorités fiscales et d’assurer la couverture sociale minimale. Pour un entrepreneur qui souhaite créer une entreprise en Suisse en tant qu’expatrié cette approche apporte une sécurité financière plus stable que les dividendes seuls.
Fonctionnement du salaire en Suisse
Lorsqu’un dirigeant se verse un salaire, celui-ci est enregistré comme charge de l’entreprise, ce qui réduit le bénéfice imposable. En contrepartie, le salaire brut est soumis à plusieurs contributions sociales obligatoires : AVS/AI/APG, AC, LAA et LPP.
Avantages du salaire
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Couverture sociale complète (AVS, LPP, assurance chômage, accident).
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Sécurité juridique vis-à-vis de l’administration.
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Base solide pour la prévoyance vieillesse.
Limites du salaire
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Imposition intégrale sans abattement.
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Coût élevé pour l’entreprise, car il inclut les charges patronales.
Comprendre la rémunération par dividendes
Le dividende correspond à la distribution des bénéfices après impôt sur les sociétés.
Fiscalité des dividendes
Depuis la RFFA, les dividendes sont imposés partiellement : 70 % au niveau fédéral et 50 à 70 % au niveau cantonal selon le domicile du dirigeant. Dans un canton figurant en haut du classement 2025 : les cantons suisses où les entreprises paient le moins d’impôts, l’optimisation via dividendes peut être encore plus avantageuse.
Avantages des dividendes
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Pas de charges sociales.
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Imposition partielle favorable.
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Distribution flexible.
Limites des dividendes
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Pas de couverture sociale.
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Risque de requalification en salaire déguisé.
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Dépendance à la réalisation d’un bénéfice distribuable.
Cas pratiques comparatifs
Prenons un dirigeant dans le canton de Vaud qui souhaite obtenir 100 000 CHF nets annuels.
Hypothèse 1 : tout en salaire
Salaire brut ≈ 125 000 CHF.
Charges sociales complètes.
Revenu net disponible ≈ 100 000 CHF.
Hypothèse 2 : tout en dividendes
Distribution brute ≈ 130 000 CHF.
Imposition partielle selon canton.
Pas de charges sociales.
Revenu net disponible ≈ 100 000 CHF.
Hypothèse 3 : mixte salaire + dividendes
Salaire 70 000 CHF + dividendes 40 000 CHF.
Équilibre entre couverture sociale et optimisation fiscale.
Ce type de simulation fait partie des conseils régulièrement donnés aux dirigeants lorsqu’ils envisagent de financer la création de leur entreprise en Suisse et d’optimiser leur rémunération à long terme.
Position de l’administration fiscale
Les autorités rappellent qu’un salaire raisonnable doit être maintenu. Sans cela, les dividendes peuvent être requalifiés en salaire, entraînant un rappel de cotisations.
Facteurs influençant le choix
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Situation personnelle (âge, famille, prévoyance).
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Situation de l’entreprise (stabilité des bénéfices).
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Canton de résidence (fort impact fiscal).
Les dirigeants étrangers qui souhaitent créer une entreprise en Suisse en tant qu’étranger doivent être particulièrement vigilants à ce sujet, car la planification fiscale et sociale n’est pas identique à celle d’autres pays.
Recommandations pratiques
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Maintenir un salaire minimal conforme au marché.
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Utiliser les dividendes en complément pour optimiser.
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Tenir compte des nouvelles dispositions de la réglementation PME en Suisse 2025.
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Documenter toute décision dans la comptabilité, en lien avec les obligations comptables des PME en Suisse.
Un choix stratégique à long terme
En conclusion, la question du « salaire ou dividendes pour les dirigeants en Suisse » ne se réduit pas à une optimisation fiscale immédiate. Elle engage la couverture sociale, la sécurité financière et la stratégie globale de l’entreprise. Une combinaison équilibrée reste la voie la plus sûre, en particulier pour les PME.
Sources externes fiables
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Administration fédérale des contributions (AFC), Imposition partielle des dividendes : admin.ch
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Confédération suisse, Office fédéral des assurances sociales (OFAS), Cotisations AVS/AI/APG
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Canton de Vaud, Guide fiscal PME (2024)
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Economiesuisse, Réforme fiscale RFFA et impact sur les PME (2019) : economiesuisse.ch