Réglementation PME Suisse 2025 : les nouvelles obligations et opportunités pour votre entreprise

Ecrit par Elodie Martin 23 août 2025

En 2025, les petites et moyennes entreprises suisses seront confrontées à un ensemble de réformes majeures qui concernent la TVA, la durabilité (CSRD), la protection des données (LPD et RGPD), la prévoyance professionnelle (LPP), le droit des faillites et l’accélération de la digitalisation.

Ces évolutions visent à harmoniser le cadre helvétique avec les standards européens, tout en renforçant la transparence et la compétitivité des entreprises.

Anticiper ces changements est essentiel pour rester conforme, sécuriser ses opérations et transformer ces obligations en leviers d’innovation.

Panorama des grandes évolutions réglementaires pour les PME en Suisse en 2025

L’année 2025 s’annonce comme un tournant pour les petites et moyennes entreprises suisses. Plusieurs réformes législatives et réglementaires vont entrer en vigueur ou produire leurs premiers effets, couvrant des domaines aussi variés que la fiscalité, la durabilité, la protection des données, la prévoyance professionnelle ou encore le droit des faillites.

Ces changements ne sont pas seulement contraignants, ils traduisent aussi la volonté des autorités de moderniser le cadre légal et de rapprocher la Suisse des standards européens.

  • TVA et fiscalité : nouveaux seuils et procédures simplifiées : à compter de 2025, l’Administration fédérale des contributions (AFC) met en œuvre des modifications importantes liées à la TVA. Les seuils d’assujettissement évoluent, certaines obligations s’appliquent désormais aux plateformes de vente en ligne, et la digitalisation des décomptes via EasyGov.swiss devient la règle. Cette réforme vise à réduire la charge administrative des entreprises tout en renforçant la transparence et la lutte contre la fraude fiscale.
  • CSRD et reporting ESG : obligations accrues pour les entreprises actives avec l’UE : la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), en vigueur dans l’Union européenne, s’applique indirectement aux entreprises suisses qui entretiennent des relations économiques avec des partenaires européens. Elle impose la publication de rapports extra-financiers portant sur la durabilité, la gouvernance et la responsabilité sociale. Pour les PME exportatrices, ces obligations deviennent incontournables pour conserver l’accès au marché européen et répondre aux attentes croissantes des investisseurs.
  • Protection des données et cybersécurité : un cadre renforcé : avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi fédérale sur la protection des données (LPD) en septembre 2023, les PME suisses doivent désormais s’adapter à des exigences plus strictes en matière de transparence et de gestion des informations personnelles. En parallèle, l’influence du RGPD et du futur Data Act européen impose de nouvelles règles de partage et d’utilisation des données. Cette évolution accroît également l’importance de la cybersécurité, pilotée en Suisse par le Centre national pour la cybersécurité (NCSC).
  • LPP et règles sociales : évolution de la prévoyance professionnelle : la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP) s’accompagne d’un relèvement progressif de l’âge de référence pour la retraite et d’un ajustement des seuils de cotisation. Ces modifications visent à assurer la pérennité du système dans un contexte démographique tendu. Elles auront un impact direct sur les charges sociales des PME, qui devront adapter leurs politiques de ressources humaines et leurs plans de prévoyance.
  • Faillites et poursuites : une révision pour plus d’efficacité : la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP) fait l’objet d’une révision afin de rendre les procédures plus rapides et de limiter les abus. L’objectif est d’améliorer le recouvrement des créances, de renforcer la protection des créanciers et de favoriser une meilleure gestion des risques financiers. Pour les PME, cette réforme implique une surveillance accrue de leur trésorerie et une gestion plus rigoureuse de leurs relations contractuelles.

En résumé, les réformes de 2025 redessinent en profondeur l’environnement réglementaire des PME suisses, qui devront conjuguer adaptation rapide et anticipation stratégique afin de rester compétitives tout en renforçant leur crédibilité auprès des investisseurs, des clients et des autorités. N’hésitez pas à faire appel à une fiduciaire pour vous accompagner.

TVA, fiscalité et digitalisation : ce qui change pour les PME en 2025

La réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) introduite au 1er janvier 2025 marque une étape significative pour les petites et moyennes entreprises suisses. L’Administration fédérale des contributions (AFC) vise à rendre le système plus simple et plus transparent, tout en renforçant la lutte contre la fraude. Ces changements concernent aussi bien les seuils d’assujettissement que les modalités de déclaration et l’utilisation accrue des outils numériques.

Nouveaux seuils et obligations pour les entreprises

À partir de 2025, le seuil d’assujettissement à la TVA en Suisse est relevé, ce qui modifie directement le périmètre des entreprises concernées. Selon l’Administration fédérale des contributions (AFC), ce seuil passe de 100 000 francs de chiffre d’affaires mondial à un critère de chiffre d’affaires généré en Suisse, ce qui permet d’exclure certaines petites structures actives uniquement à l’international, tout en intégrant davantage d’acteurs du marché local. Concrètement, des micro-entreprises qui ne dépassaient pas l’ancien seuil en Suisse mais qui réalisaient un volume d’affaires conséquent à l’étranger peuvent désormais être soumises à l’obligation de s’enregistrer à la TVA.

Pour les entreprises déjà assujetties, la réforme introduit des modalités de décompte plus simples et standardisées. L’objectif affiché par l’AFC est de réduire la complexité administrative grâce à l’automatisation des processus via la plateforme EasyGov.swiss. Ainsi, le dépôt des décomptes TVA se fera de manière plus rapide et sécurisée, avec des formulaires harmonisés et une intégration progressive des systèmes comptables des PME. Cette digitalisation vise à limiter les erreurs de saisie et à accroître la traçabilité des flux financiers, un enjeu central dans la lutte contre la fraude fiscale.

Pour les petites structures qui viennent tout juste de franchir le seuil, ces nouvelles obligations signifient la nécessité de mettre en place un suivi comptable plus rigoureux, souvent avec l’aide d’outils numériques adaptés. Les experts fiscaux recommandent d’anticiper ces changements en investissant dans des logiciels de gestion intégrés et en formant le personnel à leur utilisation. À terme, cette transition devrait permettre de réduire les coûts de conformité et d’harmoniser les pratiques fiscales, mais elle implique un effort initial d’adaptation de la part des PME.

Tableau comparatif des seuils et implications pratiques

Éléments clés Avant 2025 Dès 2025 Implications pour les entreprises
Seuil d’assujettissement 100 000 CHF de chiffre d’affaires mondial 100 000 CHF de chiffre d’affaires réalisé en Suisse Certaines entreprises exportatrices échappent à l’assujettissement, mais plus de petites structures locales y entrent
Entreprises concernées Sociétés avec activité nationale et internationale Focus sur le marché suisse Davantage de micro-entreprises locales devront s’enregistrer
Décompte TVA Procédures papier ou portails multiples Procédures centralisées et standardisées sur EasyGov.swiss Réduction des erreurs et meilleure traçabilité
Digitalisation Optionnelle pour certaines démarches Obligatoire (déclarations et suivi en ligne) Investissement initial requis dans des outils numériques
Objectif principal Gestion administrative classique Simplification et lutte contre la fraude Amélioration de la transparence et de la compétitivité fiscale

Ces nouveaux seuils et obligations redessinent le paysage fiscal suisse, en incitant les PME à renforcer leur digitalisation et leur rigueur comptable, tout en offrant à terme une simplification administrative et une meilleure sécurité juridique.

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Plateformes de commerce en ligne et marketplaces

Les plateformes de vente en ligne et les marketplaces jouent un rôle croissant dans l’économie suisse. Avec la réforme de 2025, elles se voient confier de nouvelles responsabilités fiscales qui modifient en profondeur la manière dont les transactions transfrontalières et locales sont gérées. L’Administration fédérale des contributions (AFC) entend ainsi renforcer la traçabilité des flux financiers et aligner la Suisse sur les standards européens en matière d’e-commerce.

Nouvelles responsabilités en matière de tva

Désormais, certaines marketplaces deviennent directement redevables de la TVA sur les transactions réalisées via leurs canaux. Cela concerne notamment les ventes de biens importés de faible valeur et certaines prestations de services numériques. Les plateformes devront collecter et reverser la taxe, en agissant comme intermédiaires fiscaux entre le vendeur et l’administration.

Impacts pour les e-commerçants et les PME

Pour les PME et micro-entreprises qui utilisent ces plateformes, cette réforme représente un allègement administratif puisque la collecte de la TVA sera souvent assurée par la marketplace elle-même. En revanche, elle impose une vigilance accrue sur la conformité déclarative, car les entreprises doivent s’assurer que les montants reversés sont correctement enregistrés et que leur propre comptabilité est alignée avec les données de la plateforme.

Pour avoir plus d’infos, consultez la liste des cantons suisses où les entreprises paient le moins d’impôts.

Tableau récapitulatif des changements

Aspect Avant 2025 Dès 2025 Conséquences pour les entreprises
Responsabilité TVA Portée principalement par le vendeur Partagée avec les marketplaces pour certaines transactions Allègement pour les PME, mais contrôle accru des flux
Transactions concernées Biens et services soumis directement à la TVA par le vendeur Biens importés de faible valeur, services numériques via plateformes Inclusion élargie et traçabilité renforcée
Gestion déclarative Chaque vendeur gérait sa propre déclaration Les plateformes collectent et reversent pour certaines opérations Moins de charge pour les petits vendeurs
Alignement international Système spécifique à la Suisse Convergence avec l’UE et le modèle du guichet unique (OSS) Facilite le commerce transfrontalier

En pratique, cette réforme sécurise les recettes fiscales et simplifie la vie des petits e-commerçants, tout en exigeant une coordination étroite entre les marketplaces et les PME pour garantir une gestion transparente et conforme des transactions.

Digitalisation des déclarations via easygov.swiss

La réforme fiscale de 2025 place la plateforme EasyGov.swiss, développée par le SECO, au centre de la digitalisation des démarches administratives. Elle devient l’interface unique pour l’ensemble des formalités liées à la TVA, remplaçant progressivement les procédures papier et les portails multiples utilisés jusqu’ici.

Automatisation et simplification des démarches

Grâce à EasyGov.swiss, les entreprises peuvent désormais soumettre leurs décomptes TVA en ligne, suivre leurs obligations fiscales et bénéficier d’une intégration automatisée avec leurs systèmes de comptabilité. L’Administration fédérale des contributions (AFC) précise que cette centralisation vise à améliorer la rapidité de traitement et à limiter les erreurs, tout en offrant une meilleure traçabilité des flux financiers.

Impacts pratiques pour les pme

Pour les PME, cette transition vers le numérique implique plusieurs ajustements. D’une part, il devient nécessaire d’investir dans des logiciels comptables compatibles avec EasyGov, afin de garantir une transmission fluide et conforme des données fiscales. D’autre part, les collaborateurs devront être formés à l’utilisation de la plateforme et aux nouvelles procédures, ce qui représente un coût organisationnel mais aussi un gain de temps et de fiabilité à long terme.

Tableau récapitulatif des avantages et exigences

Aspect Avant 2025 Dès 2025 avec EasyGov.swiss Conséquences pour les PME
Mode de déclaration Papier, portails multiples, procédures manuelles Centralisation numérique via EasyGov.swiss Simplification et réduction du risque d’erreurs
Délais de traitement Variables selon le mode de soumission Accélérés grâce à l’automatisation Remboursements et contrôles plus rapides
Compatibilité comptable Logiciels hétérogènes et souvent non connectés Obligation de logiciels compatibles Investissements technologiques nécessaires
Formation des équipes Connaissances fiscales classiques Besoin de compétences numériques accrues Montée en compétences interne obligatoire

L’utilisation généralisée d’EasyGov.swiss marque une étape clé dans la modernisation de la fiscalité suisse, offrant aux PME un cadre plus simple et plus efficace, mais exigeant en retour une adaptation technologique et organisationnelle.

Impacts financiers et organisationnels pour les PME

À court terme, ces évolutions peuvent représenter un coût additionnel lié à l’adaptation des systèmes comptables et à la formation des collaborateurs.

Cependant, l’Observatoire PME de l’Université de Saint-Gall souligne que la réduction des charges administratives et le gain de temps générés devraient compenser ces dépenses initiales.

Pour les PME, la digitalisation devient ainsi non seulement une obligation de conformité mais aussi une opportunité d’optimiser leurs processus internes et de renforcer leur compétitivité.

Coûts à court terme

L’adaptation des systèmes comptables aux nouveaux standards représente une dépense importante, notamment pour les entreprises qui doivent acquérir des logiciels compatibles avec EasyGov.swiss. À cela s’ajoutent des frais liés à la formation des collaborateurs et parfois à l’assistance de conseillers fiscaux ou informatiques pour assurer une transition fluide.

Bénéfices à moyen et long terme

Selon l’Observatoire PME de l’Université de Saint-Gall, ces dépenses initiales devraient être compensées par une réduction des charges administratives et un gain de temps significatif dans la gestion des obligations fiscales. La digitalisation permet de limiter les erreurs, d’automatiser certaines tâches et d’améliorer la traçabilité des flux, ce qui contribue à renforcer la transparence et la fiabilité financière.

Opportunités stratégiques pour les PME

Au-delà de la conformité, cette transition numérique ouvre la voie à une optimisation plus globale des processus internes. Les PME qui investissent dans des solutions digitales intégrées pourront mieux suivre leur trésorerie, anticiper leurs besoins de financement et renforcer leur position concurrentielle sur le marché.

Tableau récapitulatif des impacts

Horizon temporel Impacts financiers Impacts organisationnels
Court terme Coûts liés aux logiciels, formation et accompagnement externe Adaptation des pratiques comptables et fiscales
Moyen terme Réduction des charges administratives, limitation des erreurs Amélioration de la traçabilité et automatisation des processus
Long terme Optimisation des coûts de gestion, renforcement de la compétitivité Transformation numérique durable et meilleure résilience

Ainsi, même si la mise en conformité impose un effort immédiat aux PME, elle constitue à terme un levier stratégique pour accroître leur efficacité opérationnelle et leur compétitivité sur le marché suisse et international.

Durabilité, CSRD et reporting ESG : nouvelles obligations de conformité

Depuis 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose aux entreprises de renforcer leur transparence en matière de durabilité. Même si la Suisse n’est pas membre de l’Union européenne, les PME qui exportent ou collaborent avec des partenaires européens doivent désormais répondre à ces nouvelles exigences. Cela implique une évolution importante des pratiques de reporting et une adaptation des outils de gestion.

Impacts de la CSRD sur les PME suisses exportatrices

La mise en œuvre de la directive CSRD a des répercussions directes sur les PME suisses qui entretiennent des liens commerciaux avec l’Union européenne. Ces entreprises doivent produire des rapports alignés sur la taxonomie européenne, incluant des indicateurs précis sur la gouvernance, la responsabilité sociale et l’empreinte carbone.

La charge de travail supplémentaire concerne aussi bien la collecte de données fiables que leur mise en forme selon des normes strictes de reporting. Pour de nombreuses PME, cela implique la mise en place de nouveaux systèmes de suivi interne et parfois le recrutement de compétences spécialisées en durabilité.

Malgré ce coût organisationnel, l’adaptation aux exigences de la CSRD devient incontournable pour rester compétitif dans les appels d’offres européens, maintenir la confiance des partenaires et garantir l’accès aux chaînes d’approvisionnement internationales.

Outils et cadres recommandés en suisse

Afin d’accompagner cette transition, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) recommande aux PME de s’appuyer sur des méthodologies et outils standardisés.

L’outil EcoEntreprise permet par exemple une auto-évaluation structurée couvrant les volets environnementaux, sociaux et de gouvernance, et constitue une base reconnue pour aligner les pratiques locales sur les standards internationaux.

Les analyses de cycle de vie (ACV), quant à elles, sont particulièrement utiles pour mesurer l’impact environnemental des produits et services tout au long de leur existence, de la production jusqu’à la fin de vie.

L’utilisation de ces cadres permet d’améliorer la qualité et la comparabilité des données, tout en préparant les PME à répondre efficacement aux demandes croissantes des partenaires européens. Ces démarches favorisent aussi une intégration progressive dans l’économie circulaire, une orientation désormais incontournable pour les entreprises suisses tournées vers l’export.

Financement durable et avantages compétitifs

Si les obligations de reporting peuvent être perçues comme une contrainte, elles ouvrent également de nouvelles perspectives en matière de financement et de compétitivité. De plus en plus d’institutions bancaires, de fonds d’investissement et de programmes publics privilégient les entreprises capables de démontrer un engagement clair en faveur de la durabilité.

Pour les PME, répondre aux critères ESG ne se limite donc pas à une obligation réglementaire, mais constitue un facteur d’attractivité auprès des investisseurs et partenaires stratégiques. Par ailleurs, une communication transparente sur la performance environnementale et sociale améliore la réputation de l’entreprise et renforce la confiance des clients. En intégrant ces critères au cœur de leur stratégie, les PME peuvent accéder à des financements à des conditions plus favorables, tout en se positionnant comme des acteurs innovants dans un marché de plus en plus sensible aux enjeux de durabilité.

Protection des données, cybersécurité et transformation numérique

La gestion des données devient un enjeu central pour les PME suisses en 2025. Les évolutions réglementaires et technologiques obligent les entreprises à adapter leurs pratiques afin de répondre à des standards plus exigeants. La conformité n’est plus seulement une contrainte légale, mais un facteur de crédibilité et de compétitivité dans un environnement économique de plus en plus digitalisé.

Obligations liées à la LPD et au RGPD

Depuis septembre 2023, la nouvelle Loi fédérale sur la protection des données (LPD) impose aux entreprises suisses une transparence renforcée concernant la collecte, le traitement et le stockage des données personnelles. Les clients doivent être informés de manière claire de l’usage de leurs informations, et les entreprises doivent pouvoir démontrer les mesures de sécurité mises en place. Lorsque les risques liés au traitement des données sont jugés élevés, la nomination d’un délégué à la protection des données devient obligatoire.

Pour les PME qui collaborent avec des clients ou partenaires de l’Union européenne, le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) est incontournable. Cela signifie souvent une double conformité, qui implique la mise en œuvre de procédures plus strictes, comme la gestion du consentement, le droit à l’oubli ou la portabilité des données. Cette adaptation demande des ressources, mais elle constitue un gage de confiance et un avantage commercial dans un marché où la sécurité des données est un critère de sélection de plus en plus décisif.

Le data act et la gestion des données connectées

Dès 2025, le Data Act européen introduit de nouvelles obligations concernant la gestion et le partage des données issues des objets connectés et services numériques. Les PME qui conçoivent, utilisent ou intègrent ces technologies devront permettre l’accès à certaines données dans des formats standardisés et interopérables. Cette régulation vise à limiter la concentration excessive des données par quelques grands acteurs et à encourager une économie de la donnée plus ouverte et concurrentielle.

Pour les entreprises, cela signifie la mise en place de protocoles clairs concernant l’accès, la portabilité et la protection des données. Les PME devront s’assurer que les droits des utilisateurs finaux sont respectés, tout en profitant de nouvelles opportunités pour valoriser leurs propres données ou développer des services complémentaires. Même si cette adaptation suppose des coûts techniques et organisationnels, elle favorise une plus grande transparence et peut ouvrir la voie à de nouveaux partenariats technologiques.

Cybersécurité et résilience numérique

En parallèle, la montée en puissance des cyberattaques oblige les PME à renforcer leur sécurité numérique. Le Centre national pour la cybersécurité (NCSC) recommande une approche proactive, incluant l’élaboration de plans de réponse aux incidents, la sécurisation des systèmes cloud, la mise à jour régulière des logiciels et l’utilisation de solutions d’authentification renforcées.

Un point essentiel réside dans la formation continue des collaborateurs, car une grande partie des failles de sécurité proviennent encore d’erreurs humaines, comme l’ouverture de pièces jointes malveillantes ou l’utilisation de mots de passe faibles. Si ces mesures représentent un investissement supplémentaire, elles permettent non seulement de réduire les risques opérationnels, mais aussi de renforcer durablement la confiance des clients, investisseurs et partenaires commerciaux.

Ainsi, loin de constituer une simple contrainte réglementaire, la protection des données et la cybersécurité deviennent pour les PME suisses un levier stratégique, leur permettant de renforcer leur fiabilité, de sécuriser leurs opérations et de se démarquer dans un environnement économique de plus en plus digitalisé.

Réforme des faillites, LPP et nouveautés sociales : impacts RH et gestion des risques

En 2025, plusieurs réformes touchent directement la gestion sociale et financière des PME suisses. Elles concernent à la fois les procédures de faillite, la prévoyance professionnelle et les règles sociales encadrées par les cantons. Ces changements impliquent des ajustements organisationnels, comptables et RH pour assurer la conformité et limiter les risques.

Évolution de la loi sur les faillites et poursuites

La révision de la Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP) introduit des mesures destinées à accélérer les procédures et à limiter les liquidations abusives.

Les créanciers bénéficient de mécanismes renforcés pour sécuriser le recouvrement, tandis que les débiteurs voient apparaître de nouvelles possibilités de restructuration avant liquidation. 

Pour les PME, cela implique de renforcer leur suivi comptable et leur gestion de trésorerie afin de mieux anticiper les risques de défaut de paiement.

L’objectif est de favoriser la continuité des activités économiques et de réduire les pertes liées aux faillites en cascade.

Ajustements de la LPP et de l’AVS 21

La réforme de la prévoyance professionnelle (LPP) et de l’AVS 21 harmonise progressivement l’âge de référence à 65 ans pour tous les salariés, hommes et femmes.

Elle introduit également des ajustements des seuils de cotisation et une révision des modalités de financement afin de garantir la pérennité du système de retraite face au vieillissement de la population. 

Pour les PME, cela se traduit par une augmentation des charges patronales et la nécessité de revoir les budgets RH, les politiques salariales et les solutions de prévoyance complémentaire offertes aux collaborateurs.

Selon l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), ces changements sont essentiels pour préserver l’équilibre financier du système, mais ils représentent un défi supplémentaire pour les petites structures.

Nouveautés sociales et impacts cantonaux

En parallèle, plusieurs cantons poursuivent l’adaptation de leurs règles sociales, notamment la gestion des salaires minimums légaux et les allocations familiales, qui varient sensiblement d’une région à l’autre.

Ces ajustements visent à mieux protéger les travailleurs, mais ils accroissent la complexité administrative pour les PME actives sur plusieurs cantons. 

Les entreprises doivent mettre à jour leurs logiciels de paie, adapter leurs contrats de travail et informer clairement leurs employés pour maintenir la transparence et la confiance. Le suivi attentif des évolutions cantonales devient ainsi une condition incontournable pour éviter des erreurs coûteuses ou des sanctions liées au non-respect des nouvelles règles.

Ces réformes, bien qu’elles alourdissent les obligations des PME en matière de gestion financière et sociale, visent à renforcer la stabilité du système économique et à offrir un cadre plus équitable, obligeant ainsi les entreprises à adapter leurs pratiques pour rester compétitives et conformes.

 

Opportunités, aides gouvernementales et stratégies de croissance pour les PME en 2025

Si les nouvelles obligations augmentent la charge réglementaire, elles s’accompagnent aussi de mécanismes de soutien.

  • Innosuisse propose des aides financières pour les projets innovants, notamment dans la digitalisation et la durabilité.

  • Le SECO met en avant la simplification administrative et l’usage d’EasyGov.swiss.

  • Les cantons disposent de programmes d’accompagnement spécifiques (par exemple, le SPEI dans le canton de Vaud ou la FAE à Genève).

Les PME qui anticipent ces évolutions en réalisant des audits de conformité et en investissant dans la formation de leurs collaborateurs peuvent transformer la réglementation en un avantage compétitif, notamment auprès des partenaires européens.

Checklist de conformité et recommandations pratiques pour 2025

Pour préparer efficacement votre entreprise aux évolutions de 2025, il est recommandé de :

  • Identifier les obligations spécifiques par domaine (TVA, CSRD, LPD, LPP, faillites).

  • Réaliser un audit de conformité interne et mettre à jour les procédures.

  • Former régulièrement vos équipes, en particulier dans les domaines fiscal, numérique et RH.

  • Consulter les ressources officielles (AFC, SECO, OFAS, Innosuisse, NCSC).

  • Mettre en place une veille réglementaire pour anticiper les prochaines étapes.

Ces actions permettent non seulement de sécuriser vos activités, mais aussi de positionner votre PME comme un acteur fiable et innovant.

Transformer la contrainte réglementaire en levier de croissance

L’année 2025 marque une étape décisive pour les PME suisses. Si la complexité réglementaire augmente, elle s’accompagne de nouvelles opportunités en matière de financement, d’innovation et de compétitivité internationale. En misant sur la digitalisation, la durabilité et une gouvernance renforcée, les PME peuvent transformer ces contraintes en facteurs de différenciation et de croissance durable.

Sources

Table des matières